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14 juin 2008

La torture au moyen âge

La torture fut pratiquée pendant tout le Moyen Âge mais c'est surtout au bas Moyen Âge, à partir du XIII° siècle, qu'on l'utilisa dans le but de contrôler les vices et les travers de la société.
Officiellement la torture est justifiée pour rechercher la preuve criminelle (l'aveu ou la dénonciation de complices), officieusement les méthodes sont souvent excessives et injustifiées

A partir du XII° siècle l'Eglise va considérer que la lutte contre la criminalité religieuse est désormais sa priorité. Elle institue pour cela le tribunal inquisitoire chargé de réunir les preuves essentiellement par l'aveu. Car selon le droit médiéval l'aveu rend la chose notoire et manifeste, il devient la preuve incontestable de la culpabilité de l'accusé. L'Eglise précise que l'aveu doit être spontané et non extorqué ou proféré sous la colère. Mais la justice laïque accordera la même importance à toutes les formes d'aveu. C'est pourquoi la pratique de la torture (violence physique pour arracher une vérité) avec tous ses excès s'organise et se généralise. Cependant l'aveu ne pouvait à lui seul emporter la condamnation. Il devait être accompagné d'indices annexes et de présomptions. Mais il l'emportait tout de même sur n'importe quelle autre preuve. C'est pourquoi un juge ne pouvait pas condamner à mort un suspect qui n'aurait pas avoué même sous la torture. Le suspect n'était pas innocenté par sa résistance mais il ne pouvait plus être condamné à mort.

Il existait une législation sur l'usage de la torture même si elle n'est pas souvent respectée. En était dispensé les femmes enceintes, les mineurs de moins de 14 ans et aurait dû l'être selon Saint-Louis toute personne honnête et de bonne volonté même les pauvres.
Il faudra attendre de nombreux abus avant que certains aveux obtenus par la force ne soient refusés et que les méthodes ne soient codifiées. La fin du Moyen Âge notamment montre une volonté de contrôler les dérives et voit la mise en place de la question préparatoire. C'est une forme de torture psychologique pour éviter de passer à la torture physique qui consiste à effrayer le condamné en lui présentant les différents instruments et techniques qu'il va subir s'il n'avoue pas, puis à le lier nu et le laisser seul face à sa peur. Cela a permi généralement d'éviter de passer à la torture physique ou question définitive. On appliquait notamment cette méthode pour les enfants ou les vieillards.

Une peine pour être un supplice doit répondre à trois critères principaux :

- Elle doit produire une certaine quantité de souffrance, différente selon le supplice (de la décapitation, degré-zéro du supplice, jusqu'à l'écartèlement qui les porte presque à l'infini) ;

- La production de la souffrance est réglée, il y a un code juridique de la douleur, la peine est calculée selon des règles détaillées (nombre de coups de fouet, emplacement du fer rouge, longueur de l'agonie, type de mutilation…), elle ne s'abat pas au hasard ou en bloc sur le corps ;

- Le supplice fait en outre partie d'un rituel. Il doit être marquant pour la victime de manière à la rendre infâme, et, du côté de la justice qui l'impose, il doit être éclatant, un peu comme son triomphe.

Ainsi beaucoup des persécutions avaient lieu en public et le divertissement devait satisfaire l'assemblée avide de sensations fortes. La qualité du spectacle résidait dans la résistance du supplicié à une peine longue et douloureuse. Tout contribuait à rassurer la population qui attendait que justice soit faite et bien faite.

Mais on peut néanmoins distinguer trois catégories de supplices :

- La question ordinaire qui regroupe les tortures les plus supportables, qui n'ont pour objectif que d'obtenir l'aveu .

- La question extraordinaire qui regroupe les tortures les plus insupportables, qui constituent généralement la première étape de la peine de mort .

- Les tortures additionnelles (arrachage des chairs à l'aide de pinces rougies…). Le plus grand sadisme vient cependant des soins prodigués entre chaque séance. Le prisonnier est nourri, rafraîchi, frictionné voir même complimenté sur son courage. Ce moment le fragilise considérablement au point de le faire fléchir et avouer son crime.

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